Infirmier(ière), auxiliaire de vie, éducateur(trice)… Quelle que soit votre fonction, vous pouvez être touché par le handicap. Pourtant malgré l’accompagnement et les aides dont vous pourriez bénéficier, vous ne souhaitez pas faire reconnaitre votre handicap. Vous pensez que faire reconnaitre votre handicap va vous pénaliser, que vos collègues vont changer de regard à votre égard... Tour d’horizon des idées reçues…

« Si mon supérieur apprend la reconnaissance de mon handicap, il va me licencier. »

Ne pas faire l’amalgame entre inaptitude et RQTH. Ce qui peut être compliqué pour l’emploi et pour une direction, ce sont les restrictions médicales indiquées par le médecin du travail pour préserver votre santé au travail. Ces restrictions ne dépendent pas du statut de travailleur handicapé mais de votre état de santé physique et psychique.

Ainsi, vous pouvez être inapte sans être reconnu travailleur handicapé ou bien être travailleur handicapé sans n’avoir aucune restriction sur votre poste (si celui-ci est adapté à votre déficience).

« Une RQTH c’est intéressant uniquement pour l’employeur, pas pour le salarié. »

Vous êtes souvent au courant de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés dans votre établissement et de la contribution à verser par l’établissement si le taux n’est pas respecté. Vous pouvez penser que c’est seulement pour moins payer de contribution que l’employeur parle de l’intérêt d’une RQTH.

En pratique, la RQTH est l’outil idéal pour anticiper et favoriser votre maintien dans l’emploi. Ce titre de bénéficiaire de la loi, si vous le faites valoir auprès de votre employeur, vous donne droit entre autre, à des moyens financiers (demande à effectuer auprès de votre employeur) pour conserver votre emploi ou vous former (formation, aménagement de poste travail etc.)

« Je ne vois pas l’intérêt de faire une demande de RQTH. »

Ce statut vous ouvre différents droits et avantages :

  • des services gratuits :
    • mobilisation des services et aides d’OETH pour compenser le handicap et favoriser le maintien dans l’emploi
    • accompagnement par les services Cap Emploi pour les demandeurs d’emploi reconnus handicapés
  • le financement d’aides : bilans, formation, aménagement de poste…
  • une facilité d’accès à l’emploi dans la Fonction Publique : titularisation par voie contractuelle, sans obligation de passer par la voie des concours (art 38), épreuves aménagées lors des concours ;
  • l’obtention d’un temps partiel de droit ;
  • la possibilité de départ anticipé à la retraite (sous certaines conditions).

« Je ne veux pas que mon handicap se sache, je vais être exclu par mes collègues… »

La demande de RQTH est une démarche personnelle et confidentielle. Il n’y a aucune obligation de le dire à votre employeur ou à vos collègues.

Cependant, si votre handicap a des conséquences sur le collectif de travail, il peut être pertinent d’aborder ce statut et de signifier vos restrictions (sans parler du médical). Cette transparence permet d’éviter d’éventuelles jalousies ou incompréhensions.

« Ce n’est pas parce que j’ai un souci de santé, que je suis handicapé. »

La plupart des personnes associent souvent le statut de travailleur handicapé à l’image de la personne en fauteuil roulant (qui ne leur correspond pas) ou à un handicap très lourd. Il est difficile pour une personne qui devient déficient auditif par exemple de se reconnaître dans la catégorie « Travailleur handicapé ». En réalité, la notion de travailleur handicapé renvoie à une infinité de situations extrêmement diverses et assez fréquentes (troubles musculo-squelettiques, diabète, bégaiement, dépression nerveuse, déficiences visuelles, auditives, problèmes cardiaques, AVC ….)

« Je n’ai pas envie d’être considéré comme une personne handicapée. »

Il est évident que de résumer ou d’étiqueter une personne ayant une RQTH, uniquement à son handicap, est extrêmement réducteur et ne permet pas d’envisager toute la réalité des possibilités offertes. La personne doit être considérée comme toute personne, dans sa globalité avec ses qualités et défauts. Avoir une RQTH est une caractéristique de la personne parmi tant d’autres et c’est rarement la plus importante.

« Maintenant que je suis reconnu travailleur handicapé, c’est pour la vie ! »

Une reconnaissance de travailleur handicapé est délivrée temporairement. La durée varie de un à cinq ans. Au terme du délai fixé et si vous faites une nouvelle demande, elle pourra ou non être reconduite selon l’évolution de votre situation de santé et de votre vie professionnelle.

« Je ne pourrai plus faire d’emprunt / ma cotisation sera majorée. »

Les sociétés d’assurance posent des questions sur les pathologies, exigent pour certaines, des bilans médicaux et des radios, mais cela n’a rien à voir avec le statut de travailleur handicapé qui recouvre des situations extrêmement vastes et qui, dans tous les cas, ne dit rien de la pathologie. Attention aux amalgames, c’est bien la pathologie qui peut donner lieu à une majoration de la cotisation, mais en aucun cas le statut de travailleur handicapé.

Pour aller plus loin...

> Visionnez le reportage : Chassons les idées reçues, la RQTH est un atout !

 Consulter la publication La reconnaissance du handicap

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