OASISS Handicap
Aurélie, 26 ans, reconnue en situation de handicap à l’âge de 5 ans a toujours souhaité exercer un métier porteur de sens. Après un CAP "Aide à la personne" et plusieurs années d'expérience, son parcours l’a conduite à croiser celui de la préformation OASISS. Depuis, avec son diplôme d’accompagnante éducative et sociale obtenu en 2024, elle accompagne des jeunes présentant des troubles du spectre de l’autisme et un déficit intellectuel au sein d'un IME.
Comment avez-vous découvert la préformation OASISS ?
Après mon CAP « Aide à la personne » et une mention complémentaire « aide à domicile », j'ai travaillé quelques années comme auxiliaire de vie auprès de personnes âgées et/ou en situation de handicap. Puis j'ai voulu m'orienter vers le métier d'aide-soignante. J'ai intégré une école en pleine crise du COVID, mais avec un profil comme le mien - je suis ce qu’on appelle une multi-dys (dysphasique, dyslexique, dysorthographique, dyscalculique) - le passage en distanciel a été très difficile dans la manière d’appréhender les cours du point de vue de leur compréhension, des écrits à fournir, de la prise de note… La directrice m’a alors parlé de différents dispositifs dont OASISS qui accompagne les personnes avec une RQTH vers les métiers de la santé avec une autre approche.
Que vous a apporté cette préformation ?
Rejoindre OASISS a été pour moi un déclic. J’ai pu découvrir le métier d’auxiliaire puéricultrice en crèche par exemple ou encore celui de moniteur éducateur en MAS (Maison d’accueil spécialisée). Le dispositif m’a ouvert les yeux sur toutes les possibilités qu’offre le secteur. Pendant 6 semaines, j’ai fait un stage de découverte du métier d’accompagnant éducatif et social (AES) dans un IEM[1] auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes en situation de handicap moteur. J’ai été extrêmement bien suivie et j’ai pu rencontrer d’autres personnes, avec des parcours différents du mien et aussi engagés dans une démarche similaire. Ensemble, on s’est beaucoup apporté les uns les autres à travers nos expériences respectives. Mon projet a pu prendre forme d’une manière de plus en plus précise.
Quelle a été la suite de la préformation ?
Au départ, je voulais m’orienter vers le diplôme de moniteur éducateur mais j’ai découvert que le métier d’accompagnant éducatif et social (AES) correspondait mieux à mes attentes. Surtout, grâce à mes expériences précédentes et à ma mention complémentaire « Aide à domicile », j’ai pu bénéficier de dispenses de module. Cette reconnaissance de mon expérience a ainsi permis d’alléger le cursus et aussi de légitimer ma place. Je suis entrée en formation AES en mars 2024, Une marche de plus dans le secteur ! Par la suite avec mes expériences professionnelles en tant qu’AES, je pense me diriger vers une VAE[2] de moniteur éducateur.
En quoi vos expériences passées, professionnelles et personnelles, vous sont-elles utiles ?
Je connaissais déjà un peu le secteur des métiers de la santé, et notamment de la dépendance, ça m’a aidée. Je savais que cela pouvait me correspondre. Mais surtout, en tant que personne multi-dys, j’ai depuis la petite enfance eu un parcours construit autour d’aménagements spécifiques à l’école, avec le dispositif ULIS[3] au collège et au lycée et avec des séances de rééducation orthophonique. Je crois que je garde de ce chemin une certaine résilience et une envie de transmettre et d’aider à mon tour. Le métier d’AES est une profession qui a du sens à la base mais qui prend encore plus de dimension pour moi.
Un mot pour résumer le dispositif OASISS ?
J’en choisis trois ! « Bienveillance », « écoute » et « positif ». OASISS m’a permis de gagner en confiance et d’aller au bout de mes projets. J’en étais probablement capable avant mais j’avais besoin de l’entendre, d’être soutenue, dans un environnement favorable et à l’écoute. Le dispositif dans la manière dont il est construit et porté par les intervenants crée une vraie dynamique et permet de se dépasser. Je suis contente du chemin parcouru grâce à OASISS. Aujourd’hui, je me sens à ma place.